Plus de 800 jeunes mineurs, un sur dix ayant moins de 12 ans, ont fait l’objet d’un signalement dans le cadre d’un programme gouvernemental de lutte contre la radicalisation lancé en avril 2012 en Grande-Bretagne, selon les chiffres officiels publiés lundi. Ce programme, baptisé Channel, vise à apporter une aide aux jeunes identifiés comme pouvant être vulnérables face aux idéologies extrémistes et risquant de basculer dans le terrorisme. Entre avril 2012 et juin 2014, 834 jeunes de moins de 18 ans ont été signalés au programme, révèle lundi le conseil des chefs de la police nationale (National Police Chiefs Council, NPCC) en réponse à une demande d’informations de l’agence de presse britannique Press Association. Cela correspond à un mineur signalé chaque jour en Grande-Bretagne.
Sur cette période, 2.335 personnes, mineures et majeures, ont fait l’objet d’un signalement pouvant éventuellement conduire au suivi d’un programme de déradicalisation. « Depuis que le programme Channel a été lancé nationalement en avril 2012, il y a eu plus de 4.000 signalements et des centaines de personnes risquant de basculer dans l’extrémisme violent ont reçu une aide », a déclaré le secrétaire d’État chargé de la Sécurité, John Hayes. Au total, un signalement sur cinq requiert « une intervention de soutien », a indiqué le NPCC. Selon la présentation gouvernementale du programme, Channel « peut être approprié pour toute personne vulnérable qui risque d’être attirée par toute forme de terrorisme ». Le programme vise « à s’assurer que tout enfant ou adulte, quels que soient sa croyance, son origine ethnique et son passé, puisse recevoir une aide avant que ses vulnérabilités ne soient exploitées par ceux qui veulent qu’il s’engage dans des activités terroristes ».
Il s’inscrit dans une stratégie plus large baptisée « Prévention » qui a fait polémique ces derniers mois après la découverte que Brusthom Ziamani, condamné à 22 ans de prison pour avoir fomenté un projet de décapitation d’un soldat britannique, était en contact avec des agents gouvernementaux travaillant au sein de cette initiative.
« En tant que pays, nous avons le devoir de contester, en tout point, le discours biaisé qui a corrompu certains de nos jeunes les plus vulnérables », a fait valoir le secrétaire d’État chargé de la Sécurité, John Hayes.
Par l’AFP