Plus de 800 jeunes mineurs, un sur dix ayant moins de 12 ans, ont fait l’objet d’un signalement dans le cadre d’un programme gouvernemental de lutte contre la radicalisation lancé en avril 2012 en Grande-Bretagne, selon les chiffres officiels publiés lundi. Ce programme, baptisé Channel, vise à apporter une aide aux jeunes identifiés comme pouvant être vulnérables face aux idéologies extrémistes et risquant de basculer dans le terrorisme. Entre avril 2012 et juin 2014, 834 jeunes de moins de 18 ans ont été signalés au programme, révèle lundi le conseil des chefs de la police nationale (National Police Chiefs Council, NPCC) en réponse à une demande d’informations de l’agence de presse britannique Press Association. Cela correspond à un mineur signalé chaque jour en Grande-Bretagne.
Radicalisation
La ministre de l’éducation britannique considère que l’homophobie est un signe de radicalisation
Nicky Morgan, la ministre de l’éducation britannique, a affirmé lors d’un discours des écoles que l’homophobie chez un enfant pouvait être le signe d’une progressive radicalisation. Attaquer les valeurs britanniques ou une intolérance extrême envers les homosexuels sont, selon elle, des exemples de comportements pouvant déclencher l’alarme. Ces déclarations ont pour objectif de permettre aux enseignants britanniques d’identifier les élèves qui pourraient être sous l’influence d’organisations extrémistes ou pourrait être hameçonnées par celles-ci. Si les enseignants devaient percevoir des signes de radicalisation, leur rôle est de contacter l’administration scolaire, les services sociaux et le cas échéant la police. Ce discours fait suite au discours du premier ministre David Cameron qui mettait en garde cette semaine contre la radicalisation de la population musulmane du royaume, en appelant la population à devenir « intolérante à l’intolérance ».
France : la contrôleure des prisons défavorable au regroupement des détenus islamistes
La contrôleure générale des lieux de privation de liberté, Adeline Hazan, se dit « défavorable » au regroupement des détenus islamistes dans le cadre de la lutte contre la radicalisation en prison et pointe le caractère « potentiellement dangereux » de cette mesure. La contrôleure publie ce mardi un rapport d’enquête fouillé sur la prise en charge de la radicalisation islamiste en milieu carcéral et un avis au Journal officiel. Le Premier ministre Manuel Valls avait annoncé en janvier après les attentats de Paris sa décision de regrouper les détenus islamistes dans des quartiers dédiés, dans le prolongement d’une expérience menée à Fresnes depuis octobre 2014, pour éviter le prosélytisme religieux radical et favoriser la prise en charge des personnes radicalisées.
France: le gouvernement entame un large « dialogue » avec l’islam
Le gouvernement français organise lundi la première réunion d’une large « instance de dialogue avec l’islam de France » pour refonder la relation de l’État avec une communauté musulmane en mal de représentants et secouée par les attentats jihadistes de janvier. Entre 120 et 150 responsables de fédérations, recteurs de mosquées, imams, aumôniers, théologiens, islamologues et personnalités de la société civile, sans compter les représentants des pouvoirs publics, participeront à une demi-journée de débats au ministère de l’Intérieur. Parmi les thèmes abordés figureront la sécurité des lieux de culte et l’image parfois dégradée de l’islam – deuxième communauté confessionnelle de France, avec environ 5 millions de membres, pratiquants ou non – dans les médias et l’opinion publique. La construction et la gestion des lieux de culte musulmans (2.500 actuellement, 300 mosquées en projet) sera aussi évoquée. Comme les pratiques rituelles, la certification du halal, le nombre insuffisant d’abattoirs, les éventuels abus financiers liés au pèlerinage à la Mecque (hajj) ou le manque de carrés musulmans dans les cimetières.