La Pologne est un pays dont les liens entre politique et religion sont encore particulièrement marqué et où le clergé s’invite dans de nombreux sujets de société. La mairie de Varsovie, sous l’égide du maire Rafał Trzaskowski, vient toutefois de rompre avec cette affiliation en bannissant des bâtiments de la mairie tout symbole religieux, ce qui en fait la première ville polonaise à le faire via une réglementation officielle, un règlement intérieur visant à éliminer toute forme de discrimination. Interdiction de mettre des croix sur les murs, interdiction de symboles religieux sur les bureaux de ceux travaillant en mairie, nécessitant de rendre séculaire tout évènement au sein de la mairie et interdiction de prier. Reste préservée la possibilité de porter un symbole religieux à titre personnel telle une chaîne au cou.
Cette décision du maire, réélu le mois dernier pour un deuxième mandat, se rallie à la volonté du nouveau premier ministre Donald Tusk, dont le parti de centre-gauche, le PO, est celui auquel appartient aussi le maire de Varsovie, qui avait déjà demandé à ce que soit ôté les croix des bâtiments publics. A cette décision s’en ajoute d’autres qui visent à contrer les discriminations de genre et de sexe : le règlement intérieur spécifie qu’il convient de respecter les couples de même sexe, lorsqu’il s’agit de démarches officielles – alors même que ces couples ne sont pas reconnus par l’Etat polonais – , et de respecter le choix de pronom de la personne qui désire être appelé par un pronom qui n’est pas celui « enregistré dans les documents officiels » s’il en donne l’indication.
Cette décision de la mairie de Varsovie est évidemment contestée par le PiS, parti conservateur précédemment au pouvoir. Tomasz Bocheński, adversaire malheureux face à Rafał Trzaskowski a qualifié le maire de « idéologue gauchiste fanatique qui essaye d’introduire l’idéologie d’extrême-gauche à Varsovie, à rebours de l’ordre légal et des mœurs qui prévalent en Pologne ».
VOX ATHEISM 