La liste communautaire de Fouad Ahidar cartonne en Belgique

A Bruxelles, les élections régionales, couplées aux élections européennes, ont aussi eu leur lot de surprises. L’une d’elles concerne le fort ancrage de la liste communautaire Team Fouad Ahidar, portée par le belgo-marocain Fouad Ahidar, présent au parlement bruxellois depuis 2004 et dont la liste termine seconde du groupe linguistique néerlandophone, dans laquelle elle était insérée, avec 15% des voix. Ce qui en fait le 2ème parti de l’axe néerlandophone du parlement bruxellois et permet à cette liste d’obtenir 4 sièges : trois à Bruxelles et un en Flandre. Ancien membre du Vooruit, équivalent socialiste flamand, Fouad Ahidar s’est éloigné de ce parti après des dissensions concernant l’interdiction de l’abattage rituel qu’il refusait. Pour ces élections, sa campagne ouvertement communautariste a porté ses fruits afin de faire de Bruxelles « la capitale de la diversité, de la solidarité et du vivre-ensemble. »

Fouad Ahidar lors d’une manifestation propalestinienne

Le point d’orgue de sa rupture avec le Vooruit sont ses propos sur l’attaque du 7 octobre par le Hamas, comparée “à une petite réponse qui a été donnée par une partie du Hamas” aux actions d’Israël, en regrettant que “malheureusement, le monde ne se penche que sur cette partie-là”. Malgré des excuses, et une plainte portée par des associations juives, le divorce est acté et il se lance donc en solitaire, avec sa propre liste, en février pour ces élections régionales. Pour cette campagne, il a sans hésiter usé d’arguments communautaires et cultuels, portant sur la place publique des thématiques comme l’abattage rituel, la question du voile dans l’espace public, la Palestine… Sa liste inclut d’ailleurs de nombreuses femmes voilées.

De s’appuyer sur la communauté musulmane, il ne s’en cache pas : « Je suis fier de les représenter. Il y a des gens qui se sentent discriminés qui estiment que ce n’est pas normal qu’on ne puisse pas travailler quand on est une femme avec un foulard sur la tête« . Ou encore :  “Pour certains les cultes doivent rester à la maison, pour moi c’est le contraire. Chacun doit pouvoir être ce qu’il est, doit pouvoir choisir de croire ou de ne pas croire.« . C’est donc sans surprise qu’il fait ses plus gros scores dans les communes d’Anderlecht, Molenbeek et Bruxelles-villes, communes particulièrement marquées par l’immigration et le communautarisme, n’hésitant à faire la promotion de sa liste dans les mosquées. Investi et présent lors des manifesations pro-palestiniennes ayant suivi la réplique de Tsahal, certains l’accusent d’accointances avec des figures salafistes, comme Said El Kaouakibi ou d’Al Qaida par l’intermédiaire de l’imam Bassam Ayachi, condamné par la justice belge pour association de malfaiteurs terroriste.

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