Un nouveau blogueur bangladais sous le coup de menaces de morts, devenu une cible à cause de son athéisme et de sa libre-pensée, critique envers la religion et la politique. La situation des athées au Bangladesh est difficile : pour preuve la mort récente de trois blogueurs ouvertement athées, assassinés ces trois derniers mois. Ces meurtres sont le fait de militants islamistes ayant pris pour cible des blogueurs athées. La menace que Ananya Azad a reçu, et qu’au vu des récents évènements il convient de prendre au sérieux, dit qu’il serait le prochain sur la liste et que son corps serait déposé devant le monument national : « Comme tu es le fils du chef des athées, ton temps est compté… Nous te tuerons de la même manière, nous te couperons en morceau. ». Humayun, le père de Ananya, a survécu en 2004 à une attaque à la machette après avoir ouvertement critiqué les fondamentalistes musulmans.
Les meurtres de penseurs ou blogueurs athées sont devenus, au Bangladesh, une mauvaise habitude. Le blogueur athée Ananta Bijoy Das a été assassiné à la machette ce 12 mai dans un bazar de Sylhet, à 240 kilomètres de la capitale Dacca, alors qu’il se rendait au travail. Wagishur Rahman, un autre blogueur athée, a été tué en mars, de la même manière, à Dacca. Avijit Roy, américain d’origine bangladaise, a lui été tué en février, alors qu’il se trouvait dans le pays pour la promotion d’un de ses livres, très critique envers l’Islam. Les assassins, arrêtés, ont confessé l’avoir tué pour ses écrits. Selon Ananya Azad, la police et les autorités font bien peu pour protéger ces blogueurs qui tentent d’exercer leur critique de la société et de la religion. Dans une interview à Al-Jazeera, il a déclaré que « quiconque a une vision critique sur la religion est exposé. J’ai probablement réduit la fréquence de mes écrits, mais leur nature n’ont pas changé ».
Au Bangladesh, 84 blogueurs athées font partie d’une liste soumis au Ministère de l’Intérieur bangladais en 2013 par un groupe radical islamiste demandant de sévir contre leurs satires et critiques de l’islam et du prophète.La liste donnée au gouvernement ainsi que les meurtres sont l’œuvre du groupe Hefazat-e-Islam, qui a choisit ses cibles parmi les participants d’une manifestation de mars 2013 contre le développement de l’Islam politique dans le pays. Mais la situation n’est pas simple : le gouvernement peut emprisonner jusqu’à 14 années les personnes ayant diffusé du matériel considéré comme diffamatoires et offensants envers la religion. De plus, et c’est ce que dénonce aussi Ananya Azad, les autorités ne soutiennent guère ces blogueurs, et les auteurs de ces meurtres agissent dans une relative indifférence et impunité. Le Bangladesh est musulman à 90% sur une population de 160 millions d’habitants.
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