Près d’un millier de manifestants se sont réunis dimanche à Saint-Pétersbourg pour protester contre la dégradation jeudi par des militants orthodoxes d’un bas-relief représentant un démon sur un immeuble du centre de l’ancienne capitale impériale. « Ce qui est arrivé est horrible. S’il est avéré que ce bas-relief a été détruit pour des motifs religieux, alors c’est un retour au Moyen-âge. C’est inadmissible », a fustigé l’une des manifestantes, Anna Astakhova, 35 ans. « Je suis moi-même chrétienne orthodoxe mais je ne soutiens pas cet acte absurde. L’art n’est fait pour offenser personne », abonde Galina Vanina, une autre manifestante de 60 ans. Le bas-relief vandalisé, qui représentait une créature mythologique aux ailes de chauve-souris et faisait partie du fronton d’un bâtiment datant du début du XXème siècle, était inscrit au registre du patrimoine architectural.
L’acte a été revendiqué dans une lettre envoyée aux médias locaux par un obscure groupuscule ultra-orthodoxe, qui se revendique « cosaques de Saint-Pétersbourg », bien que les deux associations officielles représentant la communauté cosaque dans l’ancienne capitale impériale se sont désolidarisées des auteurs de cet acte. La police locale a de son côté annoncé avoir ouvert une enquête criminelle. Cet acte intervient deux semaines après la destruction à Moscou, par des militants orthodoxes, d’oeuvres d’un sculpteur de l’avant-garde soviétique qu’ils jugeaient blasphématoires.
Par l’AFP